Marie-Hélène Breault œuvre aussi dans le milieu de la création musicale comme compositrice, en plus d’y être très active comme flûtiste. Plusieurs collaborations jalonnent son parcours, notamment avec l’électroacousticien Martin Bédard, avec qui elle cosigne trois œuvres.
Replica, une pièce acousmatique composée en 2013 grâce à une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), a été présentée aux festivals suivants : Erreur de type 27 (Québec, Canada), Akousma (Montréal, Canada), Sonorities (Belfast, Royaume-Uni), Seoul International Computer Music Festival (Corée), New York City Electroacoustic Music Festival (États-Unis), Diffrazioni (Florence, Italie) et San Francisco Tape music festival (États-Unis). Cette pièce a aussi été finaliste aux concours internationaux de composition Métamorphoses (Belgique) et Città di Udine (Italie), en 2014, en plus de se mériter un 3e Prix au concours de composition Iannis Xenakis, en 2017.
La pièce mixte II:Extensio:Warm:Up:II, composée en 2017 grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada (CAC), a été présentée à Québec par Erreur de type 27 et à Leeds au festival Sounds like this.
Replica et II:Extensio:Warm:Up:II se retrouvent sur l’album Lames de fonds diffusé par Empreintes DIGITales.
Outre ces projets en duo, sa pratique collaborative inclut aussi l’écriture de la performance alliant musique et danse Quelques arbres seulement (2014) avec Martin Bédard, Katia Makdissi-Warren (KMW) et la chorégraphe Annie Gagnon, de même que la composition de l’œuvre-concert Chants du prophète (2012), avec KMW et le metteur en scène Hanna Abd El Nour.
Ces pièces sont inspirées par différents phénomènes temporels (continuité versus transformation), naturels (résilience du monde végétal) et sociologiques (peur du vide et du silence caractéristique de notre époque) ou encore par des thèmes plus spécifiquement musicaux (virtuosité, ornementation) et sont construites d’après une méthode de composition joignant expérimentation et abstraction, via l’emploi d’improvisations génératrices de matériaux sonores, motifs et éléments musicaux, qui sont ensuite transformés et réécrits par différents procédés (re)compositionnels.
Sans délaisser la co-composition, elle migre actuellement vers une pratique d’écriture en solo. Parmi ses projets en cours, mentionnons Tact, une pièce pour quatuor de flûtes et électroacoustique qu’elle réalise avec KMW, Martin Bédard et Guy Pelletier, grâce à une bourse du CAC, de même qu’une commande conjointe d’Oktoécho et Les Plaisirs du clavecin pour flûte à bec, clavecin, violoncelle baroque et oud, un projet dans lequel elle remodèle librement idiomes et styles d’écritures du passé, pour créer de nouveaux alliages sonores transcendant les conventions de jeu.
Marie-Hélène Breault pratique aussi l’arrangement, ce qui lui permet de donner un nouvel éclairage à des œuvres phares de différentes époques, sur un continuum allant de la simple transcription/réorchestration à une démarche de ré-écriture plus approfondie proche de la « co-composition asynchrone ». Parmi ses réalisations marquantes, mentionnons une version pour quatuor de flûtes, intitulée Dialogue de l’écho, de l’œuvre pour flûte seule Dialogue du silence de KMW, de même que des arrangements pour flûtes et piano de Las Meninas et dePortrait of a Man in Elysian Fields, hommage à Morton Feldman de John Rea et des Monodías españolas et Nuevas monodías españolas de José Evangelista, réalisés dans le cadre de son duo avec la pianiste Pamela Reimer, grâce à une bourse du CAC.
Enfin, sa démarche de création musicale est actuellement appuyée par un intérêt (re)naissant pour les arts visuels et décoratifs (et une humble pratique dilettante de ceux-ci).